mardi 31 décembre 2013

Mes premiers pas sur le sol indien ou l’attendu « choc culturel »

Mon chauffeur m’a donc récupérée à l’aéroport de Dehli. Très pressé, il me demande de le suivre. Je l’arrête quand-même pour lui demander d’expliquer à Sarah comment rejoindre les salles d’embarquement afin qu’elle récupère son vol pour Katmandou. Heureusement qu’il a pu nous l’expliquer, car sans ça il aurait fallu être devin ou avoir une intuition surdimensionnée pour trouver toutes seules ! Puis il indique également le métro à Veronica, et je le suis jusqu’à la voiture garée dans le parking couvert.
Il rit lorsque je lui demande si je monte là en allant ouvrir la porte côté droit : évidemment, j’allais oublier que les indiens ont leur volant à droite et conduisent à gauche… 

Le trafic sur la route de Delhi
Pris dans les embouteillages pour Dehli, nous avons dû mettre près d’une heure pour parcourir les 25 kilomètres qui nous séparent de la gare des bus. Je découvre donc mes premières images de l’Inde : on m’avait prédit le choc culturel, je suis donc assez surprise du peu de différences que je constate avec les pays occidentaux : nous roulons sur une 6 voies séparées d’un terrain centrale, un métro aérien suit notre trajectoire, nous sommes entourés de voitures modernes dont beaucoup de marques japonaises,… Je remarque simplement que la conduite est beaucoup moins règlementée que chez nous, qu’elle fonctionne aux klaxons, que des gens marchent sur la route même lorsqu’il s’agit d’une quatre voix et enfin qu’à certains endroits, des amas de gens laissent supposer qu’il y a un arrêt de bus même si aucun panneau ne le signale.

Certes, il fait nuit, mais rien ne laisse percevoir ce fameux « choc culturel » ! Alors je profite de ce trajet à rallonge pour inonder mon chauffeur de questions. Ajay Kumar est un jeune et bel indien, qui parle vaguement anglais (pas du tout selon lui), mais pas moins bien que la plupart des français et probablement mieux que la plupart des taxis français ! Malgré son accent je parviens à le comprendre et nous pouvons communiquer.
J’apprends donc que l’on distingue les véhicules agréés pour le transport de personnes aux véhicules privés par la couleur de leur plaque d’immatriculation : jaune pour les bus et taxis, blanche pour les véhicules privés. J’apprends les bases en hindi : comment savoir dire « go » et « stop ». Phonétiquement ça donne « tchalo » et « couro » (avec des « r » roulés). Il m’apprend également à dire au-revoir et merci, mais Kedar me dira par la suite que ces mots ne sont pas vraiment utilisés. Je lui demande également pourquoi les bouchons sont dans le sens « périphérie – Dehli » alors que le sens inverse circule parfaitement (à la différence de la France ou les sorties de ville à 18h sont totalement encombrées). Il m’explique que la majorité des gens vivent à Dehli mais que les bureaux, et notamment tous les « call centers » (centres d’appel pour les non-anglophones), se sont installés en périphérie.

Peu avant 19h30, nous arrivons à l’endroit où je dois prendre le bus pour Jaipur. Mon chauffeur m’accompagne jusqu’au guichet. C’est une petite guitoune défraîchie comme on aurait pu en trouver au fin fond de l’Andalousie. Nous attendons un long moment que la personne devant nous finisse avec les vendeurs. Ils n’ont pas l’air pressés. Kedar m’avait prévenue que la notion du temps est tout à fait différente en Inde. Pendant ce temps, j’en profite pour déchiffrer le tableau des bus, et je vois qu’en théorie, mon trajet me coûtera 700 roupies (8,75€). Lorsque c’est à mon tour, c’est bien ce que me demande le vendeur. Je lui donne un billet de 1000, et il me rend 500. Puis il me demande « 2 ». Alors je comprends qu’il souhaite que je lui redonne 200. Je commence à sortir mes billets, et je vois alors tous les gens autour de moi qui se mettent à hurler « no no ! two ! two ! ». Je ne comprends pas trop, je dis que je n’ai pas « 2 » alors le vendeur me fait signe de laisser tomber et me délivre mon ticket sur lequel il était inscrit « 502 roupies » : j’avais dû passer en tarif jeune !

Mon chauffeur me donne les instructions : bien m’assoir à la place numéro 22 et descendre au terminus. Je le remercie, et je me demande si je dois lui donner quelque-chose, Kedar ne m’a rien dit à ce sujet. Je suppose que le chauffeur travaille pour son agence et donc qu’il a pris en charge les frais, mais je n’en suis pas certaine et je ne sais pas si je dois donner un pourboire et si oui combien… Je vérifie auprès du chauffeur que je n’aie rien à régler, mais je n’ose pas donner le billet de 100 roupies que je lui ai préparé en guise de pourboire. Kedar m’a confirmé par la suite que donner des pourboires aux chauffeurs était pratique courante, je suis déçue de ne pas lui avoir donné, lui qui avait été si sympathique !
Je m’attendais à un bus inconfortable et plein à craquer comme on me l’avait décrit : rien de tout cela ! J’ai presque autant de confort dans ce bus que dans le bus TER qui fait Tours-Loches. J’ai même en fait plus de confort : le chauffeur nous distribue une bouteille d’eau, nous passe un film (en hindi, donc je ne comprends évidemment rien) et surtout… les sièges se baissent pour dormir ! A peine ai-je le temps de lancer la radio indienne sur mon baladeur MP3 que je m’endors aussitôt… 

Je suis réveillée par une envie très pressante d’aller aux toilettes : il est 21h. Je crains qu’il ne nous reste encore 3h et demi de route et qu’il sera donc impossible de me retenir. Par chance, le bus s’arrête à une station d’essence. J’ai peur de descendre et que le bus reparte sans moi. Mais voyant une autre femme quitter le bus, je la suis : elle allait justement aux toilettes. Des toilettes à la turc : vais-je connaître le choc culturel ? On m’a tant parlé des toilettes en Inde… J’évite de respirer par le nez, et finalement, il n’y a pas vraiment de différence entre ces toilettes et quelconque WC public français peu entretenu. Je remonte dans le bus, soulagée. Finalement, on me dirait que je me trouve en Espagne profonde, j’y croirais.
Avant de me rendormir, je décide de prendre en guise de dîner le petit-déjeuner de Saudia Airlines que je n’ai pas mangé le matin. A peine l’ai-je terminé que le bus s’arrête sur une aire d’autoroute où se trouve un grand hôtel un peu défraîchi, avec une espèce de resto-cafétéria. Encore une fois, cela me rappelle l’Espagne. Je n’ai rien à faire et je suis endormie, mais je décide de descendre quand-même pour explorer les lieux. Je rentre dans la cafétéria, et je déchiffre le menu. Les noms des plats sont alléchants mais je n’ai plus faim et je n’ose pas trop commander de la nourriture indienne, on m’a trop mise en garde sur les conséquences possibles d’un manque de vigilance. Je cherche donc à me renseigner sur le temps d’arrêt, pressée de repartir. J’aborde une indienne qui est avec moi dans le bus (Kedar m’avait bien mise en garde pour me dire dde e ne pas parler aux hommes seuls). Visiblement elle ne comprend pas l’anglais et répond « no » à toutes mes questions. Tant pis. Je pars remonter dans le bus et me rendors. Nous repartons au bout d’une vingtaine minute. Je passe le reste du trajet à dormir, tellement pressée d’arriver…

Je reçois un message de Kedar me disant que son chauffeur viendra me chercher à la gare des bus. Vers minuit et demi, le bus quitte l’autoroute. Je me dis que nous arrivons enfin. Ce n’est qu’après 30 minutes supplémentaires que nous rentrons dans Jaipur. La ville semble paisible et l’architecture remarquable. Je m’imagine que nous traversons les riches quartiers. Arrivés à la gare des bus, c’est tout autre chose : je découvre un concentré de vie. Et quand je parle de vie… il s’agit aussi bien de gens que d’animaux ! En descendant du bus, le chauffeur m’attend bien avec mon nom sur une feuille de papier. Je découvre ce que les voyageurs voulaient dire lorsqu’ils parlaient des odeurs en Inde. Nous montons dans la voiture, le chauffeur m’emmène jusqu’à chez Kedar.

Je le retrouve donc au coin de sa rue. Il me fait entrer chez lui et me montre ma chambre : on m’avait préparé un lit, et un petit chauffage. Je ne peux pas prendre de douche car tout le monde dort déjà, et je n’aurai de l’eau chaude que le lendemain matin. Je suis sale mais épuisée, alors ça ira bien comme ça. Nous échangeons quelques mots, et je pars me coucher.
…pour une longue nuit car je ne me réveillerai qu’à 13h30 le lendemain !


lundi 30 décembre 2013

Question non résolue n°1 : les rôtis

 Lorsque nous attendions nos sacs sur le tapis roulant en descendant de l’avion, nous avons vu défiler un nombre incalculable de paquets étranges : de gros cartons tous emballés de la même façon, avec la même ficelle, des paquets qui ressemblaient à d’énormes rôtis de porc : une grosse boule en couverture ficelée de la même corde rouge, en enfin … des bidons d’eau enfermés dans des sacs plastiques. Tous ces paquets étaient annotés avec le nom de propriétaires, leur numéro de téléphone et le nom du vol « Ryhiad – Dehli ». Tous les indiens semblaient avoir les mêmes paquets.
En mode brainstorming, nous sommes arrivées à l’hypothèse suivante : de nombreux indiens travaillent (pour ne pas dire « sont exploités ») au Qatar ou en Arabie-Saoudite. Ces travailleurs retournaient donc probablement tous en Inde pour les fêtes et ont ramené des cadeaux à leurs familles. J’ai eu la confirmation par mon chauffeur de Dehli qu’il s’agissait bien de cela. Mais le contenu de ces mystérieux bidons d’eau et des rôtis demeuraient un mystère.
Kedar m’a ensuite éclaire sur les rôtis : il s’agit tout simplement de couvertures ! Les couvertures du Moyen-Orient sont très réputées, voilà pourquoi les indiens en ramènent chez eux.
Par contre, je n’ai toujours pas trouvé l’explication concernant les bidons d’eau…



Etape 3 : l’expérience Saoudienne


Dans l’avion, je change ma place pour la céder à une dame qui souhaitait s’asseoir à côté d’une vieille connaissance qu’elle a retrouvée par hasard. Je fais deux heureux, et moi ça ne me change pas grand-chose ! A ma nouvelle place, je fais connaissance avec mon voisin, dont l’écran est en panne. Nous commençons à parler. Mohan est indien, mais doctorant à Perpignan en informatique. En échangeant quelques mots, nous nous apercevons rapidement que son ex-copine et moi étions la même année dans le même cursus universitaire. Son nom ne me dit rien, mais nous avons probablement suivi des cours ensemble. Encore une fois, je me dis que le monde est petit. Cette coïncidence nous rapproche et nous continuons à discuter un moment. Mohan part pour 2 mois rendre visite à sa famille, à côté de Chennaï. Ce n’est pas loin de Pondichéry où je me rendrai pour la mi-janvier. Nous échangeons donc nos contacts et prévoyons de nous revoir.

A la descente de l’avion, le passage au crible de la surveillance saoudienne commence à susciter des échanges dans la file d’attente. Je suis toujours avec Mohan qui est très sociable et commence à parler à tous nos voisins de queue. Après une fouille au corps par une Saoudienne en burka dans une pièce qui ressemble à une cabine d’essayage, on me laisse finalement partir tranquille. Ce n’est pas le cas de mon voisin qui a eu le malheur d’acheter une bouteille d’alcool au Duty-Free de Charles de Gaulle. Les Saoudiens sont visiblement plus intransigeants que leurs voisins du Qatar et ils ne le laissent pas garder sa bouteille sur lui. J’apprendrai par la suite que l’alcool n’est qu’officiellement interdit : les riches politiques et hommes d’affaires saoudiens s’en procurent à profusion pour leurs fêtes privées et autres réceptions.
Je pars m’installer avec Mohar en porte 21, où Saudia Airlines doit nous servir un repas à 21h30. Après quelques dizaines de minutes, nous retrouvons plusieurs voisins d’avion. Très vite, nous formons un groupe. Il y a Marie et Stéphane, un couple franco-martiniquais qui passe tous les ans des vacances à Pondichéry avec leur petite fille Margot, l’anglais francophone qui part apprendre les techniques de Peaceful communication dans un institut du Sud de l’Inde, Elisabeth, quinquagénaire catholique qui se rend régulièrement mener des projets en Inde, le quadragénaire marginal qui part en Indonésie, et enfin Véronica et Sarah, qui deviendront mes camarades d’aéroport puisque nous prenons le même vol le lendemain matin pour Dehli.
Marie et Margot

Après un repas chaleureux où l’anglais et le quadragénaire se chargent de l’ambiance au son de la guitare, nous tombons de fatigue. Marie et Stéphane tentent d’endormir Margot, qui finit par vomir dans les fauteuils du coffee-shop Saoudien, tandis que Sarah tricote, que Veronica et Elisabeth parlent Yoga et que Mohan discute avec tous ceux qui ne sont pas déjà livrés à leurs occupations. Tout le groupe attend la correspondance pour Chennai de 3h30. Mais Veronica, Sarah et moi devons patienter jusqu’à 10h15 le lendemain.


Tout le groupe au repas

L'anglais et sa guitare


Après étude des conditions dans lesquelles nous pourrions – essayer de – dormir, nous décidons finalement de tenter d’aller nous allonger en salle de prière. Car oui, les avions et aéroports d’Arabie Saoudite sont dotés de salles dédiées, et séparées par genres. Nous pénétrons timidement dans la salle où les femmes en burka nous dévisagent. Mais lorsque nous constatons que certaines discutent à voix haute, que d’autres téléphones tandis que certaines dorment déjà, nous jugeons qu’il n’est pas inapproprié de nous coucher là à notre tour. Nous n’aurions pas rêvé à de meilleures conditions pour dormir dans un aéroport : une salle chauffée, un tapis de sol, des lunettes cache-yeux et des couvertures (récupérées dans l’avion) ! Nous voilà parties pour une très bonne nuit de …4h ! Effectivement, nous avons trouvé bon de sortir un peu avant 6h, lorsque la salle a commencé à se remplir de femmes venant pour prier.
Après un petit-déjeuner partagé avec ce que nous avions chacune en réserve (et avant que l’on ne s’aperçoive que Saoudia Airlines nous offrait également le petit-déjeuner !), nous attendons notre vol. Une queue commence à se constituer devant la porte d’embarquement : il semblerait qu’il n’y ait QUE des indiens, et pas d’indienne.

Dans l’avion, nous réalisons que nous sommes effectivement à peu près les 3 seules femmes de l’avion, et qui plus est les 3 seules occidentales. Nous cherchons nos places, en espérant pouvoir interchanger avec nos voisins pour pouvoir nous assoir à côté. Mais nous nous rendons rapidement compte que nos places sont déjà prises : dans cet avion rempli d’indiens, les places attribuées ne veulent pas dire grand-chose ! Nous repérons une rangée de 3 sièges vides, sur laquelle nous nous précipitons. Les rangées étant bouchées, nous décidons de prendre un raccourci et traversons la rangée où sont déjà assis deux indiens. C’était à la limite de l’indécence que de passer sur leurs genoux avec nos tenues d’occidentales… mais le confort de notre vol étant en jeu, nous ferons semblant de ne pas nous en rendre compte !

Une blonde à moustache au milieu des indiens...


Une fois atterries à Delhi, c’est là que nos chemins se séparent. Sarah doit reprendre un vol pour Katmandou où elle ira rejoindre une amie avec qui elle voyagera pendant un mois dans tout le Népal. Veronica prendra le métro pour rejoindre son hôtel au centre de Dehli, première étape de sa visite du Rajasthan avant de partir en stage de yoga pour un mois, au nord du pays. Quant à moi, je dois retrouver mon chauffeur qui m’attend probablement depuis bien longtemps vu le temps qu’on a attendu pour récupérer nos sacs et changer de la monnaie.

Mes copines de vol

Mon chauffeur est là, il m’attend avec une pancarte « Amélie PERRIN ». Je me sens un peu comme une occidentale assistée, mais j’avoue que c’est rassurant d’être prise en charge en débarquant fatiguée dans ce pays inconnu.

dimanche 29 décembre 2013

Etape 2 : boucler le sac et attraper l’avion


J-2 avant le départ, et je n’ai toujours pas commencé mon sac. Je ne stresse pas trop car ma liste des choses à emporter est faite depuis bien longtemps déjà, suite à une rapide consultation de blogs et forums de voyageurs.D’ailleurs cette liste a été ma liste de Noël, or père Noël ayant été fort généreux et efficace, faire mon sac n’est donc plus qu’un jeu de tétris : trop facile !
….Bon en fait, c’est du tértris niveau 9. Car le problème quand on suit à la lettre les échanges et recommandations d’internautes… c’est que l’on se retrouve avec une liste d’affaires à emporter qui ne tiendrait même pas dans une valise de 30kg ! Alors pour faire rentrer tout cela dans un sac de rando de 60 L ce n’est pas gagné.
Les forums m’auront donc été d’une utilité relative, et j’en reviens au problème : que mettre dans mon sac ? Quelles sont les choses réellement utiles ? Quels habits emmener ? Je ne sais déjà pas choisir lorsque je pars juste un week-end chez une amie, alors autant dire que pour un mois et demi dans un pays totalement inconnu, c’est vraiment difficile. Ajoutons à cela que je pars de France et reviendrai un matin d’hiver où la température avoisine 0°, que je m’en vais 2 semaines dans une région où il fait 27° l’après-midi mais 7° le soir et le matin, sans chauffage dans les maisons, que je m’en vais ensuite dans le Sud où les températures varieront de 20 à 30°, et enfin que je partirai en itinérance dans une région encore indéterminée…
HELP !!
Après une journée entière de tergiversations…. Je suis arrivée à un résultat !

… En réalité, voici un schéma de la composition de mon sac :

 


Me voici dans le train pour Paris… où je commence à sentir le goût du départ. C’est-à-dire : une certaine excitation à l’idée de commencer bientôt ce Grand Voyage… et une certaine appréhension à l’idée d’avoir oublié quelque-chose de crucial dans mes bagages !

…Eh bien oui : j’ai oublié mes pastilles pour purifier l’eau et le désinfectant pour les mains. Dernière chance à l’aéroport… si j’y pense.

Dimanche, 7h. 
Le réveil sonne et en moins de 10 minutes je suis levée. Pour une fois j’ai été impec dans la gestion du timing : ça fait du bien de pouvoir faire les choses sans stress. Enfin au final… je suis tellement peu stressée que je prends le bus suivant : ça va j’suis large ! Peut-être pas tant que ça en fait : sur le trajet, je réalise qu’on est dimanche matin : les bus doivent dont être peu fréquents, et je me souviens que le RER B a 2 terminus : pour peu que je loupe le bon RER, je peux vite me retrouver à attendre le suivant 30 minutes… 1ère montée d’adrénaline ! Je me rassure car heureusement la veille, j’avais pensé à acheter mon ticket de RER, c’est toujours ça de gagné.
J’arrive à la station, et comme une vraie parisienne je fonce tête baissée pour me ruer sur le quai. Mais mauvaise surprise : mon ticket ne passe pas ! Voyant que le guichet de vente est allumé, je me précipite devant les vitres et frappe à la porte. Une dame m’ouvre, je lui explique mon problème, ce à quoi elle me répond avec la sympathie légendaire des parisiens : « Regardez votre ticket madame : c’est écrit quoi ?! ». Je lui réponds naïvement : « Aéroport Charles de Gaulle ? », « PARIS – Aéroport ! Vous n’êtes pas à Paris ici. Alors vous reprenez un ticket GENTILLY – Charles de Gaulle et vous pourrez passer ». OK. A 9,50€ le ticket, je choisis l’alternative : un ticket Gentilly-Paris histoire de passer les barrières et puis on verra pour la suite.
Je comprends mieux pourquoi la veille je n’avais déjà pas pu sortir du RER avec mon ticket de métro. J’en étais restée au zonage des lignes où le ticket de métro permet d’aller jusqu’en zone 3. Il faut croire que ça a changé et que je ne m’en suis pas aperçue [et peut-être que la RATP a des progrès à faire en terme de communication. Si les choses ne sont déjà pas claires pour une française qui se rend régulièrement à Paris, imaginez-vous ce qu’il en est de l’étranger qui débarque, après un vol de 7h et le décalage horaire… et ce n’est pas l’accueil par excellence des parisiens qui va améliorer leur première expérience !].
Mais aujourd’hui, la chance est avec moi. Le bon train, direct pour Charles de Gaulle, passe dans 8 minutes. Pas de contrôleur, portes de sortie en panne : mon ticket de RER Paris – Charles de Gaulle pourra même me servir au retour !

2 heures d’avance règlementaire : me voici dans la queue pour l’enregistrement. Le départ est imminent.



mercredi 25 décembre 2013

Etape 1 : retour aux origines avant le Grand Départ

Jeudi 19 décembre 2013.

Le jour J a fini par arriver. Le temps n'a finalement pas été suspendu et il n'était plus l'heure de faire marche arrière... quoi que la veille j'étais encore à deux doigts de repousser d'une journée supplémentaire mon départ. Mais non. Beaux voyages, bonnes résolutions, j'ai décidé de m'en tenir à mon programme initial (le changement, c'est déjà maintenant !).
Après des adieux avec mes amis tourangeaux, puis avec mes colocataires adorés qui m'ont gentiment aidé à charger ma voiture, et sans qui j'aurais eu plus d'une heure de retard sur mes prévisions de départ, j'ai enfin pu prendre la route. J'ai tout de même du laisser derrière moi "quelques" affaires qu'il faudra que je revienne récupérer ultérieurement : vélo, chaises, paravent,... Certes, j'ai peut-être été un peu optimiste en m'imaginant que tout "logerait" dans ma voiture pour la dernière cargaison.
18h : je suis donc prête à partir, et presque à l'heure, c'est magnifique. Seul hic : je n'ai pas fait réparer mon rétroviseur droit. Or... mes affaires montent jusqu'au toit de la voiture, ce qui signifie : plus de rétroviseur arrière non plus. C'est ... tout à fait dangereux.
Une pause aux Atlantes s'impose : il paraît que je peux y trouver des miroirs à coller sur mon rétroviseur, ce sera parfait pour me dépanner.
En théorie, cela me fait seulement faire un petit détour de 5 minutes. Mais un centre commercial un soir 6 jours avant Noël...c'est bien plus complexe que ça. Après avoir passé et repassé pendant 15 minutes le rayon des affaires pour voitures, je dois me rendre à l'évidence : il n'y a pas de tel matériel dans ce magasin.
Je pense alors à 2 solutions :
1. Chercher un autre magasin et repousser mon départ au lendemain matin.
2. Partir sans rétroviseur.
Mais comme aucune des deux ne me convient, j'en invente une 3ème : sortir un tube de colle de mon sac à main (toujours avoir un tube de colle dans son sac à main !), sortir mon miroir de poche, et coller mon miroir de poche sur ce qu'il reste de mon rétroviseur. L'image est un peu déformée mais... Alléluia, ça fonctionne ! Disons que sans dire que je vois vraiment quelque-chose, cela me permet au moins de repérer grâce au reflet des phares si une voiture se trouve derrière moi ou à ma droite.
Très bien, ça ira comme ça.



Après une étape à Blois pour la nuit, j'ai gagné Troyes le lendemain. Plus de 300km et pas un problème sur la route. Finalement... j'ai bien fait de ne pas faire changer mon rétro ! :)


Vendredi 20 décembre.

Problème mathématiques du jour : comment faire tenir un appartement et 8 ans de vie dans une chambre de 12m² ?
Si si, je vous assure que c'est possible.


Dimanche 22 décembre.

C'est officiel, j'ai 26 ans. Le nouveau départ approche... Mais pour l'heure, je suis officiellement de nouveau domiciliée dans la maison familiale. Valeur sure !


Festivités ...

...Ou l'art de répondre pour la 20ème fois à la même question....
Alors voilà mes réponses, et la prochaine fois que vous me poserez la question je vous répondrai d'aller-lire-mon-blog (mais tout à fait poliment, car après tout c'est chouette d'avoir quelque-chose à raconter autre que "ben oui, le boulot ça va...").

- Je ne sais pas encore de quel aéroport je pars, mais ce n'est qu'une formalité. Je m'occuperai d'imprimer mes billets avant de partir et ce sera bien écrit dessus ! C'est juste la question de savoir quelle ligne de métro j'emprunterai dimanche matin...

- Je pars en Inde. D'abord à Jaïpur, dans le Rajasthan, au Nord-Ouest du pays, au cœur de la région des palais et pas trop loin du Taj-Mahal. Je serai reçue dans la famille de mon ami Kedar, avec qui nous menons un projet d'écriture. Je suis son nègre pour écrire son autobiographie. Oui, Kedar n'a que 30 ans mais une vie riche d'expériences qui vaut la peine d'être racontée.... et lue ! Et pour savoir pourquoi, eh bien... vous lirez mon bouquin ;-)
Après 2 semaines là-bas, je m'en irai à Pondichery, pour travailler bénévolement 3 semaines et demi dans une association françaises qui s'occupe des femmes veuves pour leur donner un logement et permettre la scolarisation de leurs enfants. Là-bas, je m'occuperai de faire du soutien en français aux jeunes ados qui se prédestinent aux études supérieures. Je serai logée dans une chambre au coeur du village associatif.
Puis après 2 semaines de voyage encore non planifié, je redécollerai de Dehli, le 17 février - normalement.
En Inde, c'est aussi l'hiver. Mais l'hiver veut dire 7 à 27°c dans le Nord... et 20 à 30° dans le sud. Et tout cela sous le soleil évidemment, mais je penserai bien à vous ;-)

- Non mon sac n'est pas encore prêt, mais oui, je suis déjà vaccinée, et j'ai récupéré mon visa.

- Non je n'ai pas vu le reportage d'Arte sur les femmes en Inde (car je n'ai pas la télé!), mais je ne suis pas indienne et je ne pars pas vivre là-bas, donc je ne serai pas martyrisée je vous rassure...

- Oui je serai prudente, et je donnerai des nouvelles régulièrement. Mais je ne promets rien quant à la fréquence régulière de mise à jour de ce blog....